mardi 22 février 2011

"Someone who will die for you and more"

Et, quand JB s'est réveillé, il ne faisait pas encore jour, il n'y avait pas encore ce ciel bleu pâle et ces lueurs jaunes du soleil — mais il faisait déjà - 13 et, depuis, Berlin a gagné 3 degrés: il ne fait plus que - 10.

Et, quand JB s'est réveillé, il avait cette reprise de It Ain't Me Babe par Bob Andy & Marcia Griffiths. On écoute:



Sortie en 1970, la chanson n'est la première de Bob Dylan que le duo (le plus célèbre?) du reggae va reprendre. Ici, c'est surtout la voix de Bob Andy qui prédomine, Marcia Griffiths assurant les chœurs (avec une voix plus présente et plus insistante au fur et à mesure du morceau), comme le souvenir lointain d'un amour que le chanteur ne voudrait pas. Puisque c'est ce que disent et répètent les paroles. En gros: si tu cherches quelqu'un, ce n'est pas moi; si tu crois avoir trouvé en moi la bonne personne, tu te trompes; si c'est moi que tu veux, je ne suis pas celui-là.
C'est une chanson qu'on n'aime pas avoir dans la tête au réveil — à moins bien sûr d'être heureux d'avoir plaqué quelqu'un. C'est une chanson qui marque l'impossibilité d'un amour, voire l'impossibilité d'être amoureux. Pff…

On écoute l'original? Chanté par celui que les Scandinaves veulent voir couronné du Prix Nobel de littérature? Oui. On est en 1964 et l'orchestration est bien sûr radicalement différente — mais JB adore les accords d'orgue, si légers qu'on les atteint entend à peine tant la guitare (puis l'harmonica) est devant:



Parmi toutes celles et tous ceux qui ont chanté ces paroles qui donnent tout de suite envie de pleurer:
You say you're lookin' for someone
Who's never weak but always strong,
To protect you and defend you
Whether you are right or wrong,
Someone to open each and every door,
But it ain't me, babe,
No, no, no, it ain't me, babe,
It ain't me you're lookin' for, babe.
Parmi tous ces interprètes (Johnny Cash, Nancy Sinatra), JB a une préférence pour la version acoustique de Joan Baez, qu'on voit ci-dessous en concert en 1965. Joan Baez qui nous prévient qu'il s'agit pour elle d'une "protest song", qu'elle est contre le mariage et qui chante It Ain't Me Babe avec ce visage désemparé, comme si en fait la chanson était contre-productive et lui montrait qu'elle se trompe, comme si elle se rendait compte en la chantant que sa position a priori de principe et a priori inébranlable n'était pas si aisée, ni à tenir ni à vivre.


Allez, on l'écoute et on n'oublie pas: le soleil brille dans un ciel bleu, malgré les dix degrés en-dessous de zéro.

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