mardi 30 novembre 2010

"I will be willing to ring the bell for freedom"

JB est à peine arrivé dans la Rance, il se les pèle dans son hôtel (mal chauffé comme la majorité des appartements parisiens et pas risibles) quand, brusquement, résonnent dans sa tête compliquée les notes de Free Man des Ethiopians. JB sort fissa son mange-disque électronique et écoute. Merdre. Ça commence mal: "I've got the feeling that them gonna put you down", chantent les zigotos bien avisés. C'est donc: la Rance, Parisible. Pff…

dimanche 28 novembre 2010

"You're gonna lose me"

Et JB se réveille (taaard) avec, dans la tête, ce classique de George Dekker, Foey Man, qu'il a entendu hier soir au nighter et sur lequel il s'est déhanché (sans son déambulateur laissé au vestiaire).



Et, en l'écoutant et le réécoutant au réveil, JB comprend pourquoi Foey Man s'est incrusté dans les circonvolutions de son cerveau siphonné. Comme une illustration personnelle d'une semaine riche en rebondissements en tous genres, le morceau fait en effet dire à George Dekker: "You use me and refuse me / I know you're gonne lose me / after you abuse me." Et voilà. C'est parfait.
Et un bon dimanche sous mes applaudissements.

So tolle Freunde

Und die skankige Band (diesmal G & N & A & der JB) waren wieder unterwegs. Und zwar im Moja:

© icke

Die Stimmung beim Nighter war nett und so die Musik (vielleicht a bisserl zu viel Soul?). Aber das sowieso wegen der skankigen Band. Und G & der JB haben sogar Fussnoten geschrieben. Ju. Aber ganz klein und fit im Schritt. Genau so wie einer an der Tresen angelehnter Barcelon(sk)aiter.

Und der JB musste sich selbst natürlich aufs Klo erkennen:

© icke

Die skankige Band tantze, aber immer dachte der JB an das Lied von The Schoolgirls, "Never Let You Go" - warum?



Ja, warum?
Weger dieser Zeile? : "I don't need to hesitate to tell you: I love you most of all."
Tja, kann gut so sein.
Der JB hat so tolle Freunde!

vendredi 26 novembre 2010

(no) Sleep

Let's listen to Murray Ostril:



Let's read what he says in the end:
Anyways... Huh... I, huh, you know… I even got... When i was... When i was very small, I even got lost in Coney Island... But they found me. On the... on the... On the beach. And we used to sleep on the beach here, sleep overnight... They don't do it anymore... Things changed, you see... They don't sleep anymore on the beach.

And because we can't get no sleep, we're all going to listen to Sleep, with Murray Ostril, by Godspeed You! Black Emperor.

 Godspeed You Black Emperor - Sleep .mp3
Found at bee mp3 search engine

jeudi 25 novembre 2010

Le berger Roger

Et voilà, JB vient de finir de traduire la chanson de Kurtville, le prochain roman d'Erlend Loe à paraître aux éditions La Joie de Lire en janvier prochain — histoire dans laquelle Kurt, le conducteur de Fenwick, devient pasteur et remplace le Berger Roger, arrêté puis zigouillé (par Christine Sado? la cheftaine de la congrégation Ping-Pong de Kurtville??).

Mais d'abord on écoute la chanson en norvégien:



Et ensuite, on lit les paroles en français:

Le Berger Roger était le premier,
et c’est toujours le plus princier.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Les enfants doivent être mignons
et pas du tout polissons.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Les minots pas mignons
méritent une punition.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

La punition est magnifique
et la progéniture angélique.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Si on ne veut pas que ça coince,
il faut pour les chérubins que ça pince.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Tout le monde, attention !
Car là vient la punition.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

La punition vise la bistouquette,
ce n’est que le début et c’est chouette !
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Un pinçage de la nouille.
C'est divin et on dérouille !
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Pinçage égal bénédiction,
alors, zou, baisse ton pantalon.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

Après on se lave les mains,
puis on se quitte en copains.
C’est un sacré berger !
C’est le Berger Roger !

© Erlend Loe & Cappelen Damm AS pour l'édition originale
© Jean-Baptiste Coursaud & La Joie de Lire pour l'édition française

Jésus e(s)t le saucisson

JB traduit (Erlend Loe):

Christine Sado indique à Kurt que, son boulot, c’est la célébration du culte matinal et du culte dominical. Le reste du temps, il peut faire ce que bon lui chante. Sur ce, elle demande à Kurt s’il a un hobby.
Si j’en ai un, répond-il, ça doit être la conduite du Fenwick, alors. Mais comme c’est mon gagne-pain, je ne sais pas trop si c’est aussi mon hobby…
De toute façon ton gagne-pain, désormais, c’est d’être pasteur, rétorque Christine Sado, agacée de constater que Kurt l’a déjà oublié.
Ah oui, c’est vrai…, répond Kurt.
Donc tu peux conduire ton fichu Fenwick pendant ton temps libre.
Bonne idée!
Et quand tu as fini de conduire ton engin, tu as le droit de passer faire un tour à l’usine de tables de tennis de table et dire «tenez bon!» à ceux qui bossent. Et quand tu as fait ça, tu peux aller t’asseoir sur la terrasse et essayer de rencontrer Jésus.
Pourquoi? Il est sur la terrasse? demande Kurt.
Jésus est partout, répond Christine Sado.


Et comme "Jésus est partout", JB, repensant au fait que le nom désigne aussi un saucisson, a la preuve que Jésus est non seulement partout mais aussi dans le cochon. Et comme dans le cochon tout est bon et que le saucisson est fait à base de cochon, JB en déduit forcément par une sainte opération arithmétique que le saucisson jésus de Lyon est bon. Mais prenons une seconde de notre précieux temps pour l'observer:


Mais pourquoi surnommer un saucisson Jésus? JB ne voudrait pas paraître obscène, mais s'agit-il là de ce qu'on appelle en rhétorique d'une synecdoque (où l'on désigne une partie pour le tout)? Ou bien s'agit-il d'une métonymie (le contraire: le tout pour la partie)?
Autrement dit: le saucisson s'appelle-t-il jésus parce que Jésus avait un saucisson? Ou bien: le saucisson s'appelle-t-il jésus parce que Jésus était un saucisson?
JB pose la question, rien de plus.
Et il la pose doublement parce qu'une autre dénomination du saucisson n'est autre que… JB le donne en mille à ses petits amis: la… rosette. Le saucisson, le jésus, la partie pour le tout… JB s'y perd.

Aussi va-t-il consulter le Robert historique de la langue française qui le rassure, rapport à Jésus:
Le sens culinaire de “gros saucisson court”, d'abord dialectal, repose, semble-t-il, sur une analogie d'aspect avec un enfant au maillot.
Ah, d'accord.
Et quid de la rosette?
◊ Dans l'expression risette [merdre! JB vient de faire un mégalapsus!!! pour le coup: un lape-suce!!! quel gourgandin, ce JB!!!] rosette de Lyon (1938), le mot s'applique à un type de saucisson sec. (…) ◊ Le sens figuré et populaire d'“anus” (1864) sert à former quelques locutions référant à l'homosexualité.
Mais c'est quoi cette phrase discriminatoire à l'endroit des hétérophiles? JB dit: Scandale! Mais il n'a pas trop le temps de s'appesantir sur la discrimination sémantique des hétérophiles donc il revient au saucisson et va vérifier l'étymologie du mot en question. Il apprend que saucisson est dérivé de saucisse qui signifie notamment:
◊ Un sens d'abord argotique, “prostituée (1880) devenu terme d'injure à l'adresse d'une femme, pourrait venir d'une métonymie sur l'acception de “pénis”, mais aussi d'une métaphore (cf. boudin) sur la grosseur informe.

Ainsi donc, le jésus et la rosette sont tous les deux de Lyon, ça alors…
JB en vient à se demander s'il n'y a pas là un tropisme lyonnais. Que le saucisson soit un tropisme lyonnais, ça, JB le savait. Mais, au vu des définitions du dictionnaire, JB s'interroge sur le tropisme sémantique et métaphorique du saucisson dans la ville de Lyon (on dirait presque une comptine: "le tropisme sémantique et métaphorique du saucisson dans la ville de Lyon"…) dans son acception grivoise (ou… gauloise - après tout, Lyon n'était-elle pas la capitale des Gaules? Des… gaules!!!). Du coup, JB effectue de plus amples recherches et trouve sur Wikipédia:


Jésus a un saucisson de 10 centimètres de diamètre? Diantre!
Jésus est de la couleur de l'anus? Re-diantre!
Mais quoi? JB n'exagère pas du tout au vu des explications ci-dessus. Aussi pose-t-il les équations suivantes:
Si, donc, un saucisson est dérivé de la saucisse et que la saucisse signifie aussi (et rime aussi avec) pénis: saucisse = pénis = saucisson = Jésus.
De la même manière, si une rosette est un saucisson et qu'un saucisson est un jésus, alors: Jésus = rosette = anus.
CQFD.
Jésus rime avec (et signifie) anus, tout comme saucisse signifie (et rime avec) pénis.
CQFD
Jésus est donc partout, jusque dans l'anu et le péni.
CQFD.

Mais bon, tout ça, Bobby Lapointe l'avait déjà compris:

Une beauté minuscule

Un incroyable ciel bleu clair sans tache aucune si ce n'est une traine de nuages juste en surplomb d'un soleil blanc et éblouissant. Ils avaient annoncé de la neige. Au lieu de quoi la neige est tombée hier, la première neige sur Berlin. Au lieu de quoi, lorsque JB pénètre ce matin dans le bureau de son palais socialiste, la pièce est baignée dans une lumière jaune pâle aveuglante. Et il se dit qu'il faut se réjouir de ces beautés minuscules. Du coup il repense à la version par David Isaacs du tube de Stevie Wonder, Movin' on, produite en 1968 par Lee Perry, qui commence par ces lignes: "Like a long lonely stream / I keep running towards a dream / Movin' on, movin' on", et dont le refrain dit notamment: "There's a place in the sun / And before my life is done / Got to find me a place in the sun."
Et une bonne journée à tou(te)s, hein.

mercredi 24 novembre 2010

Eine Reise/Un voyage

Et après un long voyage dans des territoires proches & lointains & intérieurs & inférieurs & extérieurs & diurnes & nocturnes, et après une demande nationale & internationale, JB ressurgit sur le blog tatoué et fumeur. Et ce, en compagnie de Roy Shirley avec son Be Good.

Und nach einer langen Reise ins In- & Aus- & Heim- & Ein- & Hinein- & Hinter- & Unterland, und nach einer Nachfrage von beiden In- & Ausland taucht der JB auf das tätowierte und rauchende Blog wieder auf. Und sogar mit Be Good von Roy Shirley.

mardi 16 novembre 2010

Gris et pluvieux et froid

Et, depuis son réveil, JB écoute quasi en boucle cette magnifique reprise par Byron Lee et ses Dragonaires de From Russia with Love — un morceau qui convient parfaitement à ce temps de novembre, gris et pluvieux et froid.

lundi 15 novembre 2010

Le pincement (des fesses)

JB traduit Erlend Loe.

Résumé des épisodes précédents:
Kurt doit partir comme les copains en grandes vacances et donc la famille part (en Fenwick) direction la Vallée des Moumines. Seulement voilà, Kurt s'endort et précipite la famille et le Fenwick dans la rivière. Heureusement qu'ils avaient un canoë attaché au toit du véhicule! Grâce à lui, ils vont pouvoir flotter et naviguer. Mais…
Mais ils échouent dans une communauté religieuse dirigée par la rosse Christine Sado (un de ces jours, JB reviendra sur ce nom, ainsi que celui du Berger Roger), laquelle explique, en parlant de Bud (et c'est JB qui souligne):
Vous avez un garçon exquis, dit Christine Sado à Kurt et Anne-Lise. Mais d’une insolence, hélas, excessive. Le Berger Roger, notre ancien pasteur, disait toujours que les enfants insolents, il faut leur pincer le zizi. Et nous, dans la congrégation Ping-Pong, on trouve ça non seulement tip-top mais sacrément bien dit. Ça n’a pas besoin d’être un pincement très douloureux, cela va de soi. Mais juste ce qu’il faut de fort pour que le bambin y réfléchisse à deux fois quand à nouveau il lui passera par la tête l'idée saugrenue de vouloir être insolent. Si vous voulez, je vous montre comment vous devez procéder.

Et donc JB se demande si on parle vraiment, en l'espèce, de pincement.
Pour lui, on parle plutôt de pincement au cœur, de pincement de nez, des lèvres, mais… des fesses (ou du "zizi", en l'occurrence)? Certes, on dit pincer les fesses, mais est-ce qu'on parle de pincement de fesses?
La question se pose, et JB se la pose — que ce soit clair entre lui et ses petits amis.

JB sait que dans certains cercles, ou plutôt dans une certaine grotte où vivent certains ours en peluche, on parle de pinçou.
JB, conciliant et sérieux, va vérifier les occurrences de pinçou dans gougueule.
Et il y en a. Mais seulement en portugais. Sim!
Intrigué, JB va chercher ce que signifie pinçou en portugais. C'est le verbe conjugué à la troisième personne du singulier au passe-simple, le verbe à l'infinitif étant pinçar. La preuve:


Et ça veut dire quoi, au fait, pinçar?
Vous pincez pensez, mes petits amis, que ça veut dire penser pincer?
Eh bien non!


Sim! Obrigado!

Bon, toujours est-il que JB a un pincement sur le feu et que ce pincement est en train de prendre au fond et de sentir le roussi.
Que fazer? se demanderait-on portouguèsche!

On va regarder sur la base des synonymes dont le nom ne nous lasse jamais puisqu'elle s'appelle CRISCO, et on trouve:


Oui, peut-être qu'il faudrait procéder par ordre et aller vérifier le sens de pincement sur le TLF - lequel nous indique:


L'intuition de JB était la bonne.
Grosso modo, on parle du pincement de quelque chose qui n'est pas une partie du corps. Pour celles-ci, le pincement est soit la conséquence d'une action d'une chose inanimée (le vent qui pince la figure), soit le résultat d'un mouvement que l'on pratique sur une partie de son propre corps pour manifester un mécontentement, un dégoût.
Or, certes on peut se pincer les fesses pour manifester son mécontentement, mais on risque fort d'être pris pour un hurluberlu. Quant au pincement des fesses d'autrui, pour les raisons indiquées supra, il ne semble pas en usage dans le langage courant. Toutefois, JB étant un peu le Saint-Thomas de la lexicographie, il va vérifier les occurrences dans gougueule:


Effectivement, 534 occurrences, ce n'est pas beaucoup. C'est même d'autant moins que "pincer les fesses" donne 112 000 occurrences. C'est dire! Et comme l'indique l'accroche de l'article de Sportweek, le pincement de fesses n'est pas autorisé. Donc en traduction non plus.
Mais, une seconde, mes petits amis… C'est quoi cette histoire de "pincement de fesses non autorisé"??? Intrigué, JB découvre:


Ça alors!
Mais le plus étonnant est que le pincement de fesses du titre n'est nullement la réalité du geste perpétré par Anthonny Annan sur André Muri. D'ailleurs, JB doute fortement que ce dernier ce soit exprimé ainsi dans la vraie vie. La phrase (que JB a soulignée en bleu, et il faut que ses petits amis cliquent sur l'image pour bien voir) est trop élaborée. Enfin, bon… Sans vouloir verser dans la proctologie, mais bon…

Oui, en effet: bon.
Le pincement.
La base CRISCO (oui, on reste dans le même champ sémantique, en fait, hein…) indique donc pinçade. Sauf que la pinçade en question n'existe pas. Quid de la pinçure?


Oui, en fait, la pinçure, c'est la même chose que pincement, mais en carrément collet-monté.
Et qu'en est-il alors du pinçage?


Bingo!
On parle effectivement du pinçage de fesses. Ultime vérification dans gougueule qui recrache 752 occurrences, ce qui là non plus n'est pas bézèf et qui montre que la langue française évoque le geste par son action verbale et non par sa dénomination substantivale. Que veut dire JB avec cette formulation française? Eh bien tout simplement que la langue française et donc ses locuteurs insistent non seulement sur le temps de l'action mais sur l'acteur. Le fait que l'emploi soit plutôt verbal que substantival montre à quel point c'est l'action et non le résultat ou la description de celle-ci qui compte.

Tout ça pour dire, aussi, que dans le langage volontiers cocasse d'Erlend Loe et la description complètement farfelue de Christine Sado, le pinçage est parfaitement adapté.


On se quitte, mes petits amis, sur le pinçage de fesses, donc. Et, déjà en 1966, une certaine Cléo, en chantant Les fauves (qui n'est qu'une réplique musicale du Piège à filles de Jacques Dutronc), nous montrait ce que JB vient à l'instant d'expliquer puisqu'elle aussi avait recours à la forme verbale et non substantivale en entonnant: "Un garçon d'ascenseur m'a pincé les fesses à la fin / Plus question de faire du sentiment". Or donc.

"Everything's gonna be all right"

dimanche 14 novembre 2010

Le vampire communiste

Depuis sa transformation en octobre dernier en "petit vampire", JB est entouré par ses nouveaux corelegionnaires. Non qu'il soit en plus atteint de troubles obsessionnels (quoique…), mais il constate la présence partout dans son entourage de vampires.

Déjà, quelques jours avant la stupide fête de Halloween, JB allait voir Wir sind die Nacht, un film sur quatre femmes vampires dont ce blog tatoué et fumeur avait longuement parlé ici. Et on revoit une image de la renversante Nina Hoss, actrice du film et accessoirement nouvelle icône de JB (qui va la retrouver en décembre prochain au Deutsches Theater):


Pas plus tard que cette semaine, JB rentrait tardivement dans son palais socialiste, donc en pleine nuit, donc au moment où sortent les vampires, lorsqu'il croisait une affiche que son regard acéré ne manquait pas de repérer, telle une invite et un clin d'œil à profiter de sa nouvelle vie:

© icke

Entre-temps, JB avait entamé la lecture d'un roman norvégien pour adolescents, Le garçon qui détestait décembre, d'Yngve Frøyen, dont on peut lire un extrait sur le site de l'auteur et qui a tout à fait enchanté un JB peu habitué à lire ces genre d'histoires. Il y est question d'un vampire, Dinescu, un Roumain, avec cette explication que JB trouve définitivement hilarante et au vu de laquelle il se révèle que ledit vampire avait la belle vie en Roumanie: il était respecté et craint à la fois. Jusqu'à… l'arrivée des communistes! Pour ceux-ci, les vampires-machin, ça leur passait mais alors carrément au-dessus. C'est qu'il fallait atteindre les objectifs du plan quinquennal — et notre Dinescu de devoir se réfugier en Amérique du Sud. Ha ha ha!
On regarde l'impeccable vidéo réalisée à l'occasion de la sortie du roman tout aussi impeccable:




Enfin, hier, JB regarde quelles pièces sont jouées à Leipzig: il aimerait bien retourner là-bas, profiter de sa présence pour aller au théâtre, et s'il peut coupler ça avec une soirée ska au McCormack's Ballroom, ce serait impeccable. Or il découvre qu'une pièce du Russe Viktor Pélévine est jouée en ce moment, Le cinquième empire, où il est question de… vampires!!! Le jeune Roma répond à une petite annonce qui lui promet monts et merveilles, à la condition de devenir un vampire. Et JB de voir aussi la fabuleuse photo ci-dessous, prise lors de la mise en scène par Mareike Mikat:



Enfin quand même… JB: un vampire communiste dans son palais socialiste. Hö!

Wer hätte das gedacht?

"Wer hätt vor Jahren schon gedacht, dass nicht Berlin das Rennen macht?" sang der Oktoberklub in seinem 1977 Kultlied Kommunismus in Bernau. Lass uns drei Minuten von unserer preisvollen (?) Zeit nehmen um uns diese bezaubernde Ballade anzuhören:



Ja, eigentlich, wer hätte das gedacht?
Die skankige Band (G & N & F & der JB) auf jeeeden Fall nicht.

Zusammenfassung der vorigen Episoden:
Der Freitag war ja im Lovelite, Der Valkyrians (und Marx!) sei Dank, ein Ska- & Tanz- & Stimmungserfolg, wie dieses tätowiertes rauchendes Blog es gestern berichten könnte (und es auch machte).
Also dachte die skankige Band (von É & T ergänzt) mit Recht, dass der sich stets im Lovelite befindende Samstag genauso sein würde. Dank diesmal den Caroloregians aus Belgien, die vor zwei Jahre schon in Potsdam und im Pfefferberg gespielt hatten. Desto mehr, denn der JB liebt Got To Be A Man von ihnen, das er ja 101 Male gehört hat, bestätigt sein iTunes.
Aber die skankige Band hat sich total, wie man so schøn auf franzenländisch sagt, den Finger in das Auge gesteckt - d.h.: hat sich völlig geirrt (nicht zu verwechseln mit etwas machen mit den Fingern in der Nase gesteckt = etwas ganz leicht machen, oder auf franglisch: "fingerz in ze nose"). Denn: Am Samstag hat Berlin das Skarennen nich gemacht. Nicht und gar nicht, ganz und gar.

Das Konzert fing also mit einer Vorband an, die laut ihres Namens mit Voodoopüppchen unter dem Mond spielt. Anscheinend machen sie das nicht genug, denn die skankige Band beinahe am Einschlafen war. Die Mitglieder hatten nämlich, konnte der JB prompt feststellen, das Charisma einer Bratpfanne. Die Nummern waren uninteressant und schnell vergessen, mit der Ausnahme von Frühling, wie es hiess, wo die Dub-Akkorde definitiv nicht an quietschende Vögel und blühende Bäume erinnerte, sondern an Wintergrau(en) und Weltuntergang. Anscheinend auch waren weder Lachgas noch Benzodiazepine mit der Musik integriert, was aber per se nicht schlimm war, wenn… Wenn die Prestation nicht gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert, und gedauert hätte und hatte. Oh je… Die skankige Band musste am Ende so lachen, denn es kein Ende kannte.

Aber wie Brecht es damals schrieb, "Gott sei Dank geht alles schnell vorüber, auch die Liebe und der Kummer sogar", und bald sangen die Carolos. Oder… "sang", ist vielleicht übertrieben. Erstaunt fragte G den JB: "Sag mal, singen sie überhaupt?" Die Antwort des JBs wurde ein bisschen evasiv, und diesmal konnte er feststellen: Ausser "Allright!" und "Yeah!" und "OK, now!", waren die Songtexte eher begrenzt, was auch per se nicht schlimm war. Wenn er aber sagte, "We're gonna play now early reggae", musste N und der JB vor lachen brüllen und der JB konterte: "Aber very very very early!" Das war nämlich mehr, wie man es schön auf Englisch sagt, "self indulgent guitar music". N hatte auch ein Point, als er den JB sagte: "Aber warum ist der Sänger von Kalifornien nach fucking Belgium umgezogen?" Tja, gute Frage… Darauf hatte der JB keine richtige Antwort und blieb genauso evasiv. Jedenfalls trug der Amisänger einen komischen Bart, und der naive und parteitreue JB behauptete, dass der vielleicht ein Karl Marx des Reggaes sein wollte. Und nicht nur das, aber der eine Gitarrist hatte ein ganz komisches Jeans, das an eine Mischung von Schlaghose und DDR-Niethose erinnerte, und dazu lustige weisse Turnschuhen, wie man es hier betrachten kann:

© icke

Der JB war ein bisschen erfreut, als er The Monster von Beverley's All Stars erkannte, die ja diese für den JB immer wieder ganz kuriosen Zeilen singen: "He's the boss of the hot sauce." Lass uns dieses early reggae-Stück anhören, es ist nämlich nicht ungeil.



Naja, sonst war es aber so langweilig, dass der JB fast einschlief, wenn nicht Ralph und Markus Bingo! von The Dramatics gespielt hätten:



Und letztendlich kann der JB singen, anstatt "Kurzum, es herrscht das Weltniveau, der Bahnhof kriegt ein Wasserklo" von dem Oktoberklub: "Kurzum, es herrscht das Weltniveau, der Lovelite kriegt ein Skabingo."
Euch einen schönen Tag!

samedi 13 novembre 2010

"Turn my head into sound"

Et JB se replonge dans les nébuleuses nappes musicales de My Bloody Valentine qu'il aime décidément écouter en boucle jusqu'à l'abrutissement, et d'autant plus quand résonne Sometimes, et d'autant plus parce que Sofia Coppola l'avait utilisé pour son film Lost in Translation, et d'autant plus parce que JB est un peu lost in translation lui aussi, et d'autant plus parce que les Irlandais chantent à un moment: "Turn my head / Into sound", et d'autant plus parce que.

… en Finlande

Et, hier soir, la skanking band (G & N & F & JB) était au concert des Valkyrians, un groupe finlandais qui forme, avec les Aggrolites, aux yeux et aux oreilles de JB, les deux meilleures formations de ska du moment.
Autant la prestation du premier groupe, berlinois, semblait durer des heures et des heures, autant celle des Valkyrians est passée à toute vitesse, au point que JB s'exclamait à la fin: "Déjà?!"
Un des grands moments était évidemment celui où les Finlandais ont repris 54-46 was my number, deToots and The Maytals, qu'on les voit interpréter ci-dessous en 2008 à Grenade, en Espagne:




Et, parlant de Finlande, cela rappelle à JB ce qui l'avait fait bien ricaner lorsque, le 2 novembre dernier, il apprenait dans la presse que la Finlandaise Sofi Oksanen venait de remporter le Prix Femina. Outre qu'il était ravi pour les éditions Stock avec lesquelles il travaille volontiers et plus encore que volontiers, outre qu'il se réjouissait pour les pays du Nord qu'un roman de leur territoire géographique soit choisi par, comme le veut l'expression, "ces dames du Femina", JB avait quand même éclaté de rire en lisant la dépêche in la Libération:


JB avait adoré cette phrase, "Sofi Oksanen n'a que 32 ans mais…", comme s'il y avait là sinon un reproche en tout cas une mise en doute du succès de l'auteure, sur l'air de: "Mais comment une femme (une femme!) aussi jeune peut remporter non seulement des prix littéraires, mais des prix prestigieux?" — ce que JB lisait aussi comme une intériorisation inconsciente du préjugé très français à l'encontre des jeunes, toujours suspects aux yeux de leurs aînés, quel que soit l'âge de ces derniers.
JB avait également adoré cette autre formule qui réduisait le très fameux Prix du Conseil nordique à un vulgaire "prix régional". Et non content(e) de commettre une bourde, le/la rédacteur/trice s'illustrait par une seconde, monumentale celle-ci, en plaçant Reykjavik, la capitale de l'Islande, en… Finlande. Une approximation qui n'échappait à une lectrice certainement finlandaise vu son pseudo qui à son tour se gaussait:



Et, citant les Valkyrians et les Aggrolites comme les meilleurs groupes de ska actuels, JB a le plaisir de les montrer ensemble, interprétant de concert et en concert le Banana de E.K. Bunch, au festival Tavastia à Helsinki en Islande, øøø, en… Finlande, également en 2008. On regarde:

jeudi 11 novembre 2010

Millicent Todd AKA ???

Millicent Todd aka Patsy by House of Reggae

Eh oui… C'est reparti aujourd'hui encore avec Dame Patsy Todd que JB écoute en boucle depuis lundi. Grâce à son flair internénettesque, il a réussi à dégoter plein de morceaux de Patsy qu'il ne connaissait pas.

Mais d'abord, on regard ce cher Stranger Cole parler de Patsy, de sa rencontre avec elle - et il donne toujours à JB envie de pleurer tant il est touchant.
Et puis on voit Patsy, aujourd'hui, avec sa voix qui a dû perdre un octave, mais avec sa mine si sérieuse, si concentrée. C'est tiré du documentaire Legends of Ska:




On écoute maintenant le morceau archiconnu dont parle Stranger et qu'il chante avec Dame Patsy: When I Call Your Name:




Et, aujourd'hui, JB a trouvé sur toitube cette version de 1969, avec un riddim plus skanking, très early reggae, peut-être repris par Byron Lee & The Dragonaires et en tout cas produit par Duke Reid:

mardi 9 novembre 2010

Reggae grotesque (7)

Et pendant que JB prépare un post sur les rats volants que sont dans un contexte urbain les pigeons, il découvre dans son iTunes un morceau de ska portant lui aussi sur la bestiole. Ça s'appelle Wings of a Dove, ça date de 1965 et c'est interprété et chanté par les Blues Busters, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est ringue à mort. Les paroles sont complètement idiotes ("If I had the wings like a dove / I would fly away"), le chant est ridicule (confer cette répétition des phrases: "Since I have no wings / Since I have no wings / Since I have no wings I cannot fly fly fly / Since I have no wings / Since I have no wings / Since I have no wings I have to sing sing sing sing"), la musique est à l'avenant: niaise (cette trompette! elle est à vous dégoûter à tout jamais de l'instrument). Bref, du reggae grotesque comme on l'aime - parfois.

Und während der JB einen Post vorbereitet über diese fliegenden Ratten, die zumindestens in einem städtischen Kontext die Tauben sind, entdeckt er in seinem iTunes ein es auch über das obengennante Gefügel handelndes Skastück. Es heisst Wings of a Dove, es wurde in 1965 herausgegeben und von The Blues Busters gespielt und gesungen. Und, was man ruhig feststellen kann, ist, dass es endlos doof ist. Die Songtexte sind völlig dumm ("If I had the wings like a dove / I would fly away"), das Gesang ist lächerlich (man beachte die Wiederholung folgender Zeile: "Since I have no wings / Since I have no wings / Since I have no wings I cannot fly fly fly / Since I have no wings / Since I have no wings / Since I have no wings I have to sing sing sing sing"), und die Musik ist wie der Rest: nervend (diese Trompette! hört man sie, und man beinahe hasst dieses Instrument für den Rest des Lebens). Tja, groteskes Reggae, wie man es - manchmal - mag.

"Tonight the star shines"

On se réveille avec les Schoolgirls dans la tête, qu'on a écoutées toute la journée d'hier - et notamment Sing & Shoot (oh ben ça commence bien! par un lapsus! C'est Sing & Shout et non Sing & Shoot! Shout, shout, shout!!!). Et on a beau, ensuite, chercher Sing & Shout sur toitube - en vain, on ne trouve rien.
Pas grave, puisque, très vite, la chanson est éclipsée par Loving Love de Dame Patsy Todd. On s'étonne dans un premier temps, puis on écoute les paroles: "Tonight you're mine / I wonder what tomorrow will be / Will I be lonely / Or be happy with your memories?" Et là on se dit: mais c'est bien sûr! Ce soir… Sauf qu'on sait que, ce soir et demain, ce sera bien. À preuve ce que Patsy dit ensuite: "Tonight the star shines."
Et une bonne soirée à tou(te)s, hein.

lundi 8 novembre 2010

Reggae grotesque (6) (meets the GDR)

En 1965, un journaliste français, Yvan Bostel, invente une nouvelle danse, intitulé sobrement et non-narcissiquement la Bostella - une rengaine pseudo-brésilienne (sim!) et surtout soûlante. La Bostella va devenir un succès planétaire, repris dans tous les pays. Et en même en version… reggae, à la guitare, en 1966, par Ernest Ranglin. On écoute:

In 1965 schöpft ein französischer Journalist, mit Namen Yvan Bostel, einen neuen Tanz, ganz schlicht und unnarzisstisch (aber sehr egoisstuhl) la Bostella ernannt - ein pseudo-braslianischer (sim!) Ohrwurm, aber überhaupt sehr, sehr, sehr irritierend. La Bostella wird ein planetarischer Erfolg und findet sogar eine… Reggae-Version, in 1966, mit Ernest Ranglin an die Gittare. Wir öffnen unsere Ohren janz janz gross:





La Bostella - Ernest Ranglin


Toll, wa? (Aber im Ernst: so ist es nicht sooo schlecht, nur a bisserl repetitiv.)
Génial, non? (Non, sérieux: comme ça, c'est pas siii mal, juste un peu répétitif.)


Pendant ce temps, en RDA, les impayables Gerd Michaelis Chor enregistrent deux versions de la Bostella. Une instrumentale et homonyme; l'autre traduite et chantée, intitulée Blau ist die Nacht (= Bleue est la nuit) et dont le titre est censé faire écho à son équivalent original. On regarde un petit bout (hélaaas) - anthologique.
Währenddessen, in der DöDöRrr, nehmen das unvergessliche Gerd Michaelis Chor zwei Versionen der Bostella auf. Die Erste, instrumental ou homonym; die Zweite, übersetzt ou gesungen, die Blau ist die Nacht heisst, denn der deutsche Titel muss scheinbar an das Original erinnern. Lass uns ein (leieieider) kleines Stück davon sehen:



Doch doch! Spass hatte man in der DöDöRrr. Von daher auch: die DöDöRrr als (kommende) Skanation. Doch doch.
Si si! On ricanait bien en RDA. D'où, donc: la RDA comme future nation du ska. CQFD. Si si.

Et une bonne nuit à tou(te)s, hein.
Und euch eine schøne Nacht, wa.

Berlin, Platz der Luftbrücke, 1330 GMT+1

Der JB und sein Freund T teilen viel: Freundschaft, Theater, und mehr. Aber auch: die Zeitung. Die sind ja beide Genossen der TAZ-Genossenschaft, so ungefähr.

Also heute lesen die Beiden in ihrer Zeitung (gleichzeitig?) das Interview von einer Landsfrau des JBs, Nadja Vancauwenberghe, Chefredakteurin des Exberliner-Magazins. Die seit 9 Jahren zugezogene Berlinerin ist "wütend" gegen die Sarrablödzin (© Friedrich Küppersbusch) und auch gegen die "Porno-Hippie-Schwaben" (ihre (tollen) Worte), "die viel bourgeoiser sind als die Ausländer, die herkommen". Sie u.a. sagt über diese Be-Berlin-Kampagne:
Das Stadtmarketing beisst sich selbst in den Schwanz: Sobald man versucht, die Coolness zu vermarkten, ist sie weg. Diese ganze Be-Berlin)Kampagne geht völlig ins Leere. Die Einheimischen kommen sowieso: weil sie die Stadt cool finden oder an klassisch schönen Orten wie der Museuminsel interessiert sind. Wer aus Paris oder London kommt, will aber Authentisches sehen, wie etwa den Palast der Republik. Dass der abgerissen wurde, zeigt, dass die Politiker etwas Wichtiges nicht verstanden haben: Der Charme von Berlin ist doch nicht seine Schönheit, sondern es sind seine Kontraste, Widersprüchlichkeiten, das Komplizierte und Seltsame.


Währenddessen schreibt T eine "Lesermail":


Und währenddessen ist der JB unterwegs und erreicht die U-Bahnhof Platz der Luftbrücke, wo diese gruseligen Werbungen zu sehen sind:

 © icke
© icke

The Schoolgirls

FANTASTISK! FANTASTISK! FANTASTISK!

Et JB découvre un groupe de filles qu'il ne connaissait ni des lèvres ni des dents. Il est conquis (en un seul mot, s'il vous plaît). On écoute sans perdre un millième de seconde:



Génial, non ?!
Oui: fantastisk! comme disent les Norvégiens.

Mais, et il vient de le dire, puisque JB n'a jamais entendu parler des demoiselles, il va à la pêche aux informations sur Internénette. Il commence par son site préféré de l'histoire du ska et du reggae, il a nommé: roots archives. Il tapote The School Girls dans le moteur de recherche. Et qu'est-ce que la fichue machine lui crache?


Pardon?
Non mais c'est pas possible ça…
On cherche des girls et on obtient des brothers!
Non mais c'est quoi encore que ce machisme fondamental, purée de punaise?!
Mais les moteurs de recherche ont été fabriqués à la sauce sexiste, maintenant?i
Herregud! comme disent aussi les Norvégiens.
Quel scandoule! comme disait la prinçousse Soufie chez Tormod Haugen.

JB va alors chercher dans allmusic. com, et qu'est-ce qu'il obtient?
Rien. Inconnues au bataillon musical d'allmusic, les School Girls - et ce, qu'on les écrive en un ou en deux mots.
Invisibilisées! comme disent encore les Norvégiens.

À force de chercher, JB apprend qu'elles ont été produites par Prince Buster. Bon, c'est bon signe.
Et voici d'ailleurs leur discographie:


Mais leur nom, leur prénom, on peut toujours se brosser. Ce que l'histoire a retenu, c'est qu'elles ont été produites par le Prince. Mais elles, qui elles étaient, comment elles s'appelaient, ce qu'elles faisaient, l'histoire n'en a rien à battre ni à foutre.
Fy faen! comme disent également les Norvégiens.

JB est hyperfumasse, hein. Tarez votre gueule à la récré, hein.

"I'm reaching for that feeling"

Und der JB wacht auf, öffnet ratzfatz den Mac und findet eine elektronische Rohrpost von F:
Et JB se réveille, ouvre prestement son ordimini et trouve un pneu électronique de F:


Et bien sûr que JB connaît Oh, The Divorces!, qu'il a présenté en juin sur ce blog tatoué et fumeur, et précisément d'ailleurs cette version "at home". On se souvient en regardant et en écoutant ici.
Und klar kennt der JB Oh, The Divorces!, das er übrigens im Juni auf diesem rauchenden und tätowierten Blog vorgestellt hat, und sogar in dieser "at home" aufgenommen Version. Wir erinnern uns, indem wir uns das Lied hier anschauen und anhören.

Erstmal denkt der JB: Och, das ist doch ein trauriges Lied um gut besser in die Woche zu kommen. Und dann denkt er: Nein, das ist ein schönes und zwar ein bisschen trauriges aber erstmal tröstendes Lied. Denn Dame Tracey fordert uns darauf in uns reinzuschauen, um genau zu überprüfen, ob es hält. Sie sagt und singt: "And each time I hear who's to part / I examine my heart / See how it stands / Wonder if it's still in safe hands." Sie fordert uns darauf aufzupassen, denn es hält nämlich manchmal nicht, wenn wir nicht sorgfältig genug sind.

JB pense d'abord: Oh, quelle chanson triste pour bien mieux commencer la semaine. Puis, l'instant d'après, il pense: Non, c'est une belle chanson, certes triste mais réconfortant. Car Dame Tracey nous invite à procéder à une petite introspection, afin de vérifier si, en nous, ça tient. Elle dit même: "And each time I hear who's to part / I examine my heart / See how it stands / Wonder if it's still in safe hands." Elle nous invite à la vigilance car, en effet, souvent, ça ne tient pas, ça ne tient plus si on n'est pas assez attentif.

Du coup, pour être sûrs de mieux commencer la semaine, on va écouter de Dame Tracey Hands Up To The Ceiling, une chanson que JB adore parce qu'elle valide un apaisement, une joie de vivre (pas un bonheur, faudrait pas non plus exagérer!), un bien-être à un moment T de l'existence. Et aussi parce qu'elle décrit avec une étonnante justesse un geste. Ce geste qu'on fait tous, quand on est bien et qu'on s'étire parce que justement on est bien: on lève les bras vers le plafond ("up to the ceiling"), on se met sur la pointe des pieds et on soupire quelques secondes parce qu'on se trouve soudain dans un état de quiétude. Et peut-être prend-on aussi conscience de l'importance de cet instant (rare?) et qu'on en profite alors doublement (parce qu'on sait qu'il ne durera pas?).

Um also davon sicher zu sein, besser in die Woche zu kommen, hören wir jetzt von Dame Tracey Hands Up To The Ceiling, ein Lied das der JB liebt, weil es eine Beruhigung bestätigt, ein Wohlsein (nicht ein Glück - übertreiben soll(t)en wir eher nicht!), ein Wohlgefühl in einem bestimmten Augenblick des Lebens. Und auch weil sie eine Geste beschreibt. Eine Bewegung, die wir alle machen, genau wenn es uns gut geht: man reckt sich mit beiden Armen hoch ("up to the ceiling"), man stellt sich auf die Zehenspitze und man seufzt in wenigen Sekunden, denn man befindet sich plötzlich in einem Ruhezustand. Un vielleicht nimmt man auch die Wichtigkeit dieses (seltenen?) Augenblicks wahr, und vielleicht geniesst man es desto mehr (weil man irgendwie weiss, dass es nicht dauern wird bzw. kann?).

 Tracey Thorn - Hands Up To the Ceiling .mp3
Found at bee mp3 search engine

dimanche 7 novembre 2010

Le coup de langue

Hier, JB tombe par hasard sur ce morceau complètement déjanté des Upsetters intitulé Games people play. JB n'est pas surpris outre mesure puisque les cocos de Lee Perry se sont largement illustrés en chansons farfelues. Mais cet opus est une reprise d'un hit, d'une scie musicale datant de 1968 et qui a connu un succès planétaire en 1969, JB a nommé LA chanson de Joe South.
Joe qui? demandent tous ses petits amis.
Joe South.
Oh, tout le monde l'a oublié Joe South. Mais pas JB.
Avant d'écouter la déconstruction musicale par les Upsetters de la rengaine de Joe, on va déconstruire celle-ci pour comprendre la précédente. Car elle est axée autour d'un phénomène aussi central que fondamental (pour soi, pour les autres, l'existence, l'univers - bref: le grand Tout), à savoir:
le coup de langue.
JB répète: le coup de langue.


Mais observons d'abord le gars Joe tel qu'il nous apparaît sur la capture d'écran ci-dessous et tel qu'il nous dévoile ses appâts.
Joe South, c'est un vrai yankee. Un Ricain aux allures de petit veau comme seuls les Stazunis savent en produire: élevé sous la mère, au lait entier et au maïs, la joue ronde et marbrée et glabre, le teint forcément laiteux mais légèrement hâlé quand même, le cheveu blond virant au châtain clair mais juste ce qu'il faut de décoiffé pour ne pas trop qu'on le prenne pour un réac en cette époque où la tignasse se porte longue et grasse et baba cool. De la même manière, il ne faut pas trop fixer son regard sur son pull à col roulé blanc et sa veste en velours marronnasse chicos qui lui donnent cet air de fils parfait et de gendre tout aussi parfait - c'est sa manière à lui de dire qu'il a des opinions dans la vie entière et que, lui, il ne passe pas son temps à tirer des plans sur la comète en fumant des cigarettes qui font rire. Non, lui, il a les pieds sur terre et il pense à l'hypocrisie du monde. Parce qu'il en a gros sur la patate, Joe, et il ne se cache pas de le dire. Dans l'image, il est justement en train de déplorer:
Oh the games people play now
Every night and every day now
Never meaning what they say now
Never saying what they mean


C'est qu'il souffre dans sa chair, Joe, de voir tous ces gens qui mentent comme des arracheurs de dents. Et on le comprend, hein. Voilà pourquoi il a des choses à dire. Mais il a aussi des choses à faire, Joe. Et il sait les faire, lui. Parce qu'il a sa façon à lui de manifester tant sa colère que son plaisir. JB a nommé: le coup de langue. Ou plutôt: le léchage des deux lèvres par la langue.
L'opération, simple en apparence, mérite cependant un sacré entraînement. À l'instar de Joe, il n'est nullement question de sortir la langue dans son entier, histoire de prouver à la face du monde que l'on possède un appendice d'une taille non négligeable. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Mais plutôt d'humidifier la lèvre inférieure puis supérieure pour montrer ce désarroi mâtiné de colère qui nous anime, cette impuissance résignée qu'on est le premier à réprouver face à l'inanité de l'univers (Joe n'est pas non plus Superman, il ne peut hélas pas changer la face du monde par un claquement de doigts, et c'est justement ça qui fait de lui un homme accessible et proche de nous, oui, un modèle identificatoire: lui préfère le claquement de langue).
Mais attention: ce et son coup de langue ne saurait être parfait sans un air pénétré et un chouïa désemparé qui lui-même vient appuyer cette indignation qui sourd en soi, en lui, en nous. On regarde à présent comme Joe s'y prend très exactement et on s'exerce chez soi, dans sa salle d'eau ou dans sa salle de séjour, dans son cagibi ou dans sa cave, bref, dans tout endroit domestique pourvu d'un miroir.


Ça y est? Vous l'avez, le coup de langue. Non?
Bon, il faut peut-être regarder d'abord la vidéo pour bien comprendre et bien assimiler le procédé. Puisque Joe le répète.



Vous voyez et faites mieux à présent, mes petits amis?
On continue, comme au débriefing de foot, d'analyser les mouvements pour bien comprendre comment procéder ensuite avec brio.

Ainsi que nous avons pu le voir, Joe ne se fend pas de son coup de langue de façon intempestive. Non. Ce dernier intervient toujours à des instants décisifs de la chanson. Oui, mes petits amis. Nul ne saurait utiliser à tort et à travers cette technique de langage tacite et cette ruse d'expression, au risque de développer un tic sinon gênant, en tout cas sur-signifié. Et nous voulons tout, mes petits amis, sauf tomber dans l'exagération, ce n'est franchement pas le genre de la maison! Il convient donc d'avoir recours au coup de langue dans un hic et nunc ad hoc, oui, stratégique.
À quel moment Joe réitère-t-il sa manœuvre linguale?
Oui, quand il lâche ces et ses paroles profondes: "Oh yeah-eah… All riiight…" Lorsque sa bouche, ses lèvres, sa langue, son palais, sa luette, sa salive, bref, lorsque tout son appareil buccal est sollicité pour dévoiler un propos métaphysique et ontologique renforcé par moult redondances vocaliques et autres retours de graphie. C'est à cette seconde que Joe procède à son coup de langue.


Mais ce coup de langue-ci a une autre fonction que le coup de langue précédent.  Puisque, ensuite, Joe sourit. JB répète: Joe sourit.
Et c'est un sourire presque chafouin que le sien. Un sourire éloquent. Qui nous dit: Adieu les vieilles lunes et les ires qui rongent et donnent des ulcères à l'estomac et des bleus à l'âme. Adieu l'amertume somme toute saugrenue, l'acariâtreté vaine et autres biles acides qui, telles les pluies homonymes, corrodent notamment les muqueuses. Mieux vaut en sourire, tiens! sous-entend Joe. Oui, se convainc Joe dans son for intérieur: mieux vaut en rire, tiens! Et Joe a bien raison.


Étudions à présent l'ultime moment où Joe recourt au coup de langue.
Quant a-t-il lieu? Précisément au moment au Joe parle de ces "people walking to you [and] singing glory hallelulia". Oui, pile sur ce mot hallelulia. Et cette imprécation dirigée contre les prédicateurs en dit elle aussi long sur le type de questionnement qui anime Joe dans son cerveau et ses intestins. Joe n'a pas dit non à Dieu comme il le dit ensuite: "God grant me the serenity to remember who I am." Autrement dit: Joe est croyant et pratiquant. Mais Joe veut une vraie croyance et une authentique pratique. Un foi aussi profonde que véritable. D'où… D'où? Oui, c'est cela: D'où le coup de langue.


Et après ce coup de langue, rasséréné dans sa conviction profonde que Dieu est à son côté (ou devant, ou derrière, bref, pas loin, quoi), Joe, qui a dézingué les faux croyants et azimuté les faux pratiquants, peut sourire:


Oui, il peut même rire, Joe. Il peut ricaner et rigoler et se dilater la rate, Joe. Il s'en tape et contretape, lui: il a le vrai Dieu à son côté (ou devant ou derrière, bref).


Oooh, Joe… Tu sais que tu nous plais, hein, quand t'es comme ça.


Passons maintenant à la version des Upsetters.
Avec son ouverture hyper skinhead reggae, le morceau ne laisse pas présager la suite: ces congas complètement anachroniques, totalement euphoniques, qui donne à la chanson un côté pour le moins ridicule et insiste sur l'aspect scie musicale qu'avait l'original. On écoute en ouvrant bien grandes ses esgourdes:



Alors, génial, non?
Oui, ce serait presque du reggae grotesque comme JB aime à en passer sur le blog tatoué et fumeur.
Mais presque seulement.
Car, comme après eux les Residents vont le faire en 1976 avec leur Third Reich'n Roll, et ce dans un tout autre genre musical, le but est de se foutre de la gueule de ces hits qui écrasent tout sur leur passage. Ce qu'imiteront ensuite les Flying Lizards, puis, dans une moindre mesure, The Art of Noise. La lutte contre l'hégémonie musicale par la déconstruction de celle-ci.

Allez, on se quitte sur un bout (la totalité fait +/- 40 minutes) de ce Third Reich'n Roll des Residents, que ce blog tatoué et fumeur ne montre pas assez, c'est d'ailleurs son grand tort. Et tous les petits amis de JB comprendront à quoi il fait allusion par la déconstruction de l'hégémonie musicale.



Non, finalement, on ne se quitte pas sur les géniaux Residents, mais sur les Flying Lizards, afin d'illustrer bien le propos de JB qui trouve que, sur ce coup, il n'a pas été assez précis. On regarde donc Get Up, et on est cette fois en 1984:





22h30
Et non, raté, on ne va pas non plus se quitter sur les Flying Lizards, mais sur Close to the Edit des Art of Noise parce que cette vidéo, précisément celle-ci, quand JB était minot et qu'il la regardait aux Enfants du Rock, ça lui a ouvert non seulement la conscience et, pour la première fois, ça lui a montré ce que c'était que la rébellion et comment on pouvait l'extérioriser. JB, lui, s'identifiait à fond avec la gamine punkette. Il voulait être elle et prendre une tronçonneuse ou un marteau et massacrer le piano à queue. De la même manière que le groupe de la punkette massacrait Close to the Edge de Yes et en faisait, donc, Close to the Edit. (De la même manière que les Flying Lizards massacraient Sex Machine, de la même manière que les Residents massacraient entre autres Let's Twist Again, de la même manière que les Upsetters massacraient Games People Play.)