vendredi 20 août 2010

Les circuits de l'ordimini

JB s'est réveillé ce matin sans musique dans la tête, mais avec beaucoup, beaucoup de cauchemars.
Car JB est nigaud, ça on le sait, ce n'est une nouvelle pour personne.
Et qu'est-ce qu'il a fait hier soir? Il n'a rien trouvé de mieux que de renverser le fond de son verre sur son ordimini. Quel gland! Mais quel naze! Et qu'est-ce qu'il avait dans son verre? De la bière… Pff…

Au début, l'ordimini de JB n'a rien dit. Puis il s'est récrié et rebellé. Il souffrait dans ses circuits de machine. N'ayons pas peur des mots: oui, il pleurait des larmes aussi amères qu'acides!
JB a pris des mesures drastiques.
JB a pris soin de lui comme un petit enfant qui aurait failli se noyer. Il l'a égoutté, essuyé, nettoyé, séché, enveloppé dans une serviette. Il a même sollicité les services d'un vieux sèche-cheveux qui a rendu l'âme au passage (siii!). JB a voulu que son ordimini dorme sur un radiateur au thermostat poussé à 1 ou 2. Mais les radiateurs sont fermés par le concierge à cette heure de l'année, et JB n'allait pas appeler Herr Behrendt à 23h sur son portable pour lui confier ses tourments et lui demander de rappliquer illicu prestu et rallumer le chauffage collectif, tout ça pour les beaux circuits de son ordimini.

JB s'est couché la mort dans l'âme car son ordimini refusait de fonctionner. Au premier réveil, à 2h, il pensait à son ordimini. Au deuxième réveil, à 4h, il repensait à son ordimini. Au troisième réveil, à 5h15, il pensait toujours à son ordimini. N'y tenant plus, il est allé le voir, l'a ôté de sa serviette, l'a remis sur son bureau, l'a mis en marche. Et là: hourra!
Car l'ordimini de JB est comme son maître: c'est une vieille peau. Il en faut plus qu'un fond de bière pour l'abattre. Ils en ont vu des vertes et des pas mûres l'un comme et l'autre, et se considèrent parfois comme ce personnage du conte d'Andersen: un vaillant petit soldat.
Tout est bien qui finit bien et JB est rasséréné.

Et quelle chanson de circonstance ne saurait-on écouter sinon La Bière, des Garçons Bouchers: "La bière, la bière! Mais qu'est-ce qu'elle a fait de moi, la bière?"

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