vendredi 21 mai 2010

Abschiedslieder

Damit um 6h10 aufgewacht, mit diesem Lied das mein Kopf nicht verlässt.
Réveillé à 6h10 avec ça, avec cette chanson qui ne quitte pas ma tête.



La chanson commence ainsi: "A day will come when you will cry / A day will come when I'll be satisfied / And I'll take it easy / But what you'll go by / And I will be happy, more happy to say goodbye." Autrement dit: tu m'as plaqué, OK, mais tu verras, un jour tu le regretteras, tu reviendras, sauf que là ce sera moi qui serai plus que content de te dire adieu.
Genre: Fous le camp d'ici, j'men fous!

A Day Will Come est en d'autres termes une chanson de rupture, une chanson d'adieu. Ein Abschiedslied, comme on dit si joliment en allemand - ou plutôt, comme je les ai rebaptisées à cause de l'assonance. Les Abschiedslieder ont cela de pratique qu'elles calment la douleur consécutive à la rupture, quand on s'est fait plaquer par exemple. Elles transforment la douleur, elles la transcendent, la transmuent en un sentiment, une émotion, une sensation active, qui ne laisse plus dans la passivité, la soumission, la captivité. On n'est plus captif de sa douleur. Les Abschiedslieder sont productives. Et là peuvent alors surgir d'autres émotions: la volonté de continuer malgré tout, d'aller de l'avant, de se remettre, de se reconstruire. Mais aussi d'autres sentiments, plus dangereux: la haine, la vengeance, la volonté de destruction. On est toujours son meilleur ennemi.
Les Abschiedslieder sont si pratiques que j'en ai même fait un sous-dossier dans mon iTunes:



Et on voit que les Clarendonians ont été prolifiques en matière d'Abschiedslieder!
Mais revenons à A Day Will Come. Qui a cette autre phrase que j'adore, "A day will come when you will regret / A day will come when I light a cigarette", en ce qu'elle fixe une des valeurs, une des fonctions de la cigarette - à savoir l'oubli et le délassement, outre celles de l'inquiétude et l'agitation et leurs corollaires: la volonté de calme mais aussi de séduction, le désir de paraître tel ou tel.
A Day Will Come date de 1965, avec cette voix si particulière, presque féminine du chanteur, Freddie McGregor, et pour cause puisqu'il a à l'époque… 9 ans! C'est l'immense producteur Clement "Coxsone" Dodd qui est allé le chercher en 1963 alors qu'il a, donc, 7 ans. Et la légende veut aussi qu'il chante au début sur un petit podium pour atteindre le micro, du fait de sa taille d'enfant.
Le morceau est une telle réussite que les Clarendonians en feront une reprise, plus early reggae, intitulée Happy To Say Goodbye, et sur laquelle je suis tombé par hasard - sans que je sache de quelle année elle date, et sans que ni allmusic ni discogs puisse me renseigner… Oui, décidément donc, comme le chantent les Clarendonians si on met leur phrase au présent et non plus au futur: "But what you go by!" Soit: "Ah là là, tout ce que tu rates!"

Un autre jour, on écoutera un autre morceau d'eux, You Can't Be Happy, mais uniquement après avoir pris notre ration de Tranxène, hein…

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